15 Juin 2019
Ceux qui connaissent mes goûts pour les podcasts de France Culture vont penser, en lisant le titre de ce blog, que je vais évoquer l'épisode de la "Méthode Scientifique" du 5 juin dernier intitulée "GAFAM: le déclin de l'empire américain", épisode qui aborde, avec l'intervention de l'excellent Tristan Nitot, la possibilité d'appliquer la loi antitrust aux géants du numérique américains. Pourtant c'est un tout autre sujet que je voulais évoquer ici: le film Antitrust, avec Ryan Philippe et Tim Robbins, sorti en 2001 qui n'aborde pas du tout la question de la loi américaine. Il s'agit d'un techno-thriller qui a le mérite, même s'il le fait assez maladroitement, d'aborder la question des logiciels libres à une époque où le sujet est très peu visible... si on peut dire qu'il l'est aujourd'hui. C'est d'ailleurs grâce à cette thématique que j'avais découvert le film en lisant l'ouvrage "Informatique et cinéma" qui l'évoque dans son chapitre "Libre comme du logiciel".
Ce n'est pourtant pas le fait que le film traite le sujet du logiciel libre qui me pousse à l'évoquer ici mais plutôt ses thématiques informatique et spatiale qui ne me sont pas totalement étrangère. Dans ce film, Tim Robbins joue en effet un pseudo Bill Gates spécialisé dans les systèmes de communication par satellite. L'occasion pour nous d'apprendre à concevoir et réaliser un segment sol de contrôle de manière ludique...
L'mage ci-dessus, extraite du film, permet d'avoir un aperçu de l'architecture du segment sol de communication. Le diagramme est supposé présenter ce qui doit correspondre au segment sol de contrôle. On voit que l'accent est mis sur la sécurité avant tout: les fonctions apparentes sont un pare-feu, un composant d'authentification et un annuaire. Ces modules ne sont pas inutiles pour un tel système, mais de là à les mettre autant en avant, je pense qu'on peut s'autoriser à taxer notre pseudo Bill Gates de paranoïaque. Finalement le seul module qui semble porter de la valeur métier est le module "Translator/Adaptor" que "Bill" présente comme le module principal de communication. Le nom n'est pas trop mal choisi pour un composant qui doit effectivement assurer des fonctions protocolaires, probablement de l'encodage de commandes et de la décommutation de télémesure plateforme. Par contre ça veut dire que ce seul module va concentrer l'essentiel des fonctions du centre de contrôle. Et "Bill" a décidé de confier sa réalisation au personnage principal du film qui a intérêt à être le génie qu'on nous présente parce qu'il n'a que 42 jours pour le réaliser. Et ouais, les ricains ils savent bosser !
Passons au code source...
Là je vous entends… vous vous dîtes « Rien à voir avec un centre de contrôle… c’est un extrait de serveur Web. En plus il est buggé, la balise BR n’est pas fermée ! » Et bien, non, c’est bien un élément d’un centre de contrôle :
C’est semble-t-il un élément de la chaîne TC. Cet extrait de code nous en apprend davantage sur la façon de réaliser un centre de contrôle en 42 jours (assemblage, intégration et validation comprise) :
Côté Capgemini, on a le bon "set" pour attaquer le domaine des centres de contrôle américains.
Un peu plus tard dans le film, le grand méchant "Bill" surprend le gentil héros en train de récupérer des infos sur son PC. Ce dernier affiche donc immédiatement du code en disant qu’il lui fallait coder sur le premier PC venu parce qu’il était inspiré. Tellement crédible que "Bill" est rassuré. En tout cas, on a droit à un nouvel aperçu du code source d'un centre de contrôle américain.
L’image n’est pas très nette mais on peut quand même voir :
Allez, vous voulez savoir comment notre héros fait pour réaliser un centre de contrôle en 42 jours ? Il ne s’embarrasse pas des standards comme celui du CCSDS…
Il utilise de l’IP pour se connecter aux satellites ! Vous croyez quand même pas qu’ils vont se casser la tête avec du SLE et du COP-1.